Connaissez-vous Twitch ? Cette plateforme appartenant à Amazon permet de diffuser du contenu en direct. A l’origine très utilisé par les joueurs de jeux vidéo, ce média a vu sa population de créateurs de contenus varier d’une manière impressionnante pendant la crise sanitaire.
Pourquoi Twitch ?
Faire du direct n’a jamais été aussi simple depuis 2020. Les outils se sont perfectionnés, et les envies de monter en compétence en image, en régie sonore, et surtout animation de réunion et de cours ont permis de questionner notre rapport au numérique. Bien que le numérique soit généralement fuit depuis la fin du confinement, il n’empêche que ces technologies sont très utiles et ne doivent pas être abandonnées du jour au lendemain. Certains publics ne peuvent pas se déplacer, ou ne peuvent pas facilement rencontrer d’autres personnes. Cerise sur le gâteau : le visionnage est gratuit !
L’isolement social et le manque de temps ont été des problématiques majeures de notre siècle soulevées pendant le COVID-19. Twitch permet de créer des interactions et de communiquer avec une ou plusieurs personnes. Cela se présente en général de la façon suivante : les streameurs (nom conventionnel) diffusent le contenu souhaité, et le public peut interagir via un tchat.
Twitch est de plus en plus utilisé, et la crise sanitaire a amplifié ce phénomène. Certains streameurs cumulent des milliers de spectateurs, voire des dizaines de milliers. Le public interagit ou suit le live comme s’il s’agissait d’une émission télé ou radio. Ce qui compte c’est la qualité de l’animation ou de la performance. Le public est nombreux et varié dans les âges (la plateforme est accessible aux plus de 13 ans).
Twitch est également une plateforme simple d’utilisation, même si elle implique une bonne culture web et technique (son et vidéo). La grande variété des sujets visionnés est également un point fort de Twitch. Du jeu vidéo, les thématiques se sont enrichies d’art, de science, de cuisine, de sport, de voyage, etc. En gros, il y en a pour tous les goûts.
Pour faire quoi ?
Pour créer et maintenir un lien avec le public. Bien que composés d’une foule de pseudonymes, le public regardant Twitch a des attentes et des aspirations. Le choix de faire des lives de vulgarisation scientifique a une dimension politique et sociale : rendre la culture accessible au plus grand nombre. Les sciences y sont de plus en plus représentées, et cela présage des choses intéressantes pour l’avenir.
Les services des publics des musées s’intéressent à cette popularité, car certaines émissions sont très suivies (250k spectateurs pour l’émission de Samuel Étienne au Musée du Louvre). Pour autant, cet engouement est-il du fait du sujet abordé, ou plutôt de la popularité de leur animateur ? La culture a sa place sur Twitch, mais est-ce que seuls les influenceurs ont un impact sur l’envie du public de se rendre au musée ? Les professionnels de la médiation peuvent-ils connaître un succès similaire ou les musées doivent-ils forcément passer par des influenceurs ? Influence et vulgarisation scientifique sont-elles des notions compatibles ?
Un média comme Twitch montre que plusieurs types de publics ont besoin de ce lien, même numérique. Le public empêché, en mobilité réduite, éloigné… Il est simple de penser que la culture est accessible quand on habite à Paris ou en proche banlieue. La question de la décentralisation de la culture a fait une grande avancée depuis les années 1980, pour autant il reste du chemin à parcourir.
Sans oublier cette épineuse question du temps. « Je n’ai pas le temps » est devenue une phrase réflexe : le numérique permet de rester chez soi et d’assister à distance à un événement. Twitch offre un moyen de se cultiver plus, plus facilement. C’est en soit un outil au potentiel pédagogique et ludique notable, et vital en cette période de crises écologique et sociales.
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